Le phénomène météorologique El Niño va se poursuivre toute l'année à une intensité "au moins modérée", a annoncé l'Organisation météorologique mondiale.
Elle a appelé les gouvernements à anticiper les conséquences de celui qui est surnommé "l'enfant terrible du climat".
D'autant que ses effets devraient être particulièrement visibles en 2024.

"L'enfant terrible du climat" est là et bien là. L'organisation météorologique mondiale (OMM) a confirmé, mardi 4 juillet, que le phénomène El Niño allait se poursuivre toute l'année à une intensité qui devrait être "au moins modérée". Selon le dernier bilan de l'agence de l'ONU, la probabilité qu'il se poursuive au cours du second semestre 2023 est de 90% avec des effets qui devraient être particulièrement observés l'année prochaine.

El Niño, associé à une hausse des températures à travers le globe, se fait généralement ressentir sur la planète l'année suivant son développement. Il sera donc plus probablement apparent en 2024. "L'arrivée d'El Niño augmentera considérablement la probabilité de battre des records de température et de déclencher une chaleur plus extrême dans de nombreuses régions du monde et dans les océans", a souligné dans un communiqué le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.

"Sauver des vies"

Face à ces prévisions, l'Organisation appelle les gouvernements du monde entier à se "préparer à en limiter les effets sur notre santé, nos écosystèmes et nos économies". Petteri Taalas souligne l'importance des systèmes d'alerte précoces et des mesures d'anticipations des phénomènes météorologiques extrêmes associés à El Niño "pour sauver des vies et les moyens de subsistance". 

Il faut dire que le dernier développement notable de "l'enfant terrible du climat" remonte à 2016, année la plus chaude jamais enregistrée sur Terre et qui avait provoqué des catastrophes majeures ainsi qu'une résurgence des épidémies de peste, de choléra et de dengue. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a d'ailleurs alerté sur un nouveau risque d'augmentation de ces maladies, mais aussi du paludisme en raison de la prolifération des moustiques et des cas de maladies infectieuses telles que la rougeole et la méningite.

Le spectre d'un "super El Niño"

El Niño se produit en moyenne tous les deux à sept ans, et les épisodes durent généralement de neuf à douze mois. Il s'agit d'un phénomène climatique naturel associé au réchauffement des températures de surface de l'océan dans le centre et l'est de l'océan Pacifique tropical. Mais l'épisode actuel s'inscrit "dans le contexte d'un climat modifié par les activités humaines", souligne l'OMM et certains scientifiques craignent que celui en développement ne se transforme en "Super El Niño" à l'image de celui qui a frappé le monde en 2016.

Le phénomène est souvent associé à une augmentation des précipitations dans certaines régions du sud de l'Amérique latine, du sud des États-Unis, dans la Corne de l'Afrique et en Asie centrale. Il peut provoquer de graves sécheresses en Australie, en Indonésie, dans certaines régions de l'Asie du Sud et en Amérique centrale. En revanche, ses eaux chaudes peuvent alimenter les ouragans dans le centre et l'est de l'océan Pacifique, alors qu'elles peuvent freiner la formation d'ouragans dans le bassin atlantique.

En mai dernier, l'OMM avait prévenu qu'au moins l'une des cinq prochaines années, et la période de cinq ans dans son ensemble (2023-2027), seront les plus chaudes jamais enregistrées, battant le record de 2016. Il existe aussi une probabilité de 66% que la température mondiale moyenne annuelle près de la surface dépasse temporairement de plus de 1,5°C les niveaux préindustriels pendant au moins une année entre 2023 et 2027.


Annick BERGER

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