"De la haine contre ces gens-là" : les chênes abattus illégalement dans les Yvelines étaient revendus en Chine

par La rédaction de TF1info | Reportage Jeanne Quancard, Quentin Trigodet
Publié le 20 mars 2024 à 11h15

Source : JT 20h Semaine

Un homme et ses parents ont été interpellés pour des coupes illégales d'arbres et des vols de bois dans une forêt des Yvelines.
Ces abattages visaient en particulier de gros arbres, ensuite exportés vers la Chine.
Une équipe de TF1 s'est rendue sur place.

Philippe Heurtevent ne reconnaît plus sa forêt. "Sur plusieurs mètres carrés, il n'y a plus du tout d'arbres. Ils n'ont laissé que les arbres morts", se désole-t-il. Cet ancien maire retraité est le président de l'association "Sauvons les Yvelines", qui a lancé l'alerte il y a plus d'un an. Pendant plusieurs mois, à Septeuil, commune de la région parisienne, une société d'exploitation forestière coupait illégalement des chênes centenaires, sans autorisation, sur des parcelles privées. 

"C'est de la haine par rapport à ces gens-là, soupire Philippe Heurtevent. Ils abattent les arbres et ils détruisent tout autour. Les arbres qui restent, ils les blessent tellement que de toute façon, ils sont condamnés à mort. Ces gens-là ne sont pas professionnels de la forêt, ce qu'ils cherchent,  c'est uniquement à faire du business et du fric", poursuit-il.

Le vol de bois est un business qui peut rapporter gros. Le tronc d'un chêne est revendu jusqu'à 2000 euros à l'étranger. 

Ces trafiquants de bois dans les Yvelines ont été interpellés il y a quelques jours. Les bois récoltés ici étaient ensuite exportés sur le marché international. "Le bois était envoyé par conteneurs dans un port belge et ensuite acheminé vers la Chine. Lors de la perquisition, on a pu retrouver des factures de centaines de milliers d'euros matérialisant ces achats", indique Gabriel Ducrest, chef d'escadron de la gendarmerie de Mantes-La-Jolie.

Les Chinois sont les premiers consommateurs de bois au monde, mais ils n'ont plus le droit d'exploiter leur forêt, par manque de ressources. Ils achètent donc du bois français en grande quantité. Un tiers de nos chênes, coupés, légalement ou illégalement, partent dans le plus grand pays d'Asie, et les entreprises chinoises sont prêtes à payer le prix fort, jusqu'à trois fois le prix d'achat en France.


La rédaction de TF1info | Reportage Jeanne Quancard, Quentin Trigodet

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