EN DIRECT - Explosions en Iran : Paris appelle "à cesser l'escalade militaire"

Ce live est à présent terminé. 

Suivez notre dernier direct dans l'article ci-dessous.

La France a réitéré ce vendredi son appel "à cesser l'escalade militaire au Moyen-Orient" après l'attaque attribuée à Israël contre l'Iran la nuit dernière. Ce "n'est dans l'intérêt de personne et ne ferait qu'accroître l'instabilité et l'insécurité au Moyen-Orient", a réagi Christophe Lemoine, porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères. "La France travaille à la désescalade avec ses partenaires", a-t-il ajouté dans une déclaration écrite. 

Plusieurs explosions, attribuées à Israël selon les médias américains, ont été constatées ce vendredi matin à Ispahan. Cette grande ville du centre de l'Iran ne semble pas avoir été visée au hasard. On vous explique pourquoi dans l'article ci-dessous.

Selon l'envoyé spécial de LCI, Xavier de Giacomoni, malgré les appels à la désescalade de la part de la communauté internationale, Tel Aviv devrait probablement renchérir. L'attaque de ce matin, "inédite" et attribuée à Israël, pourrait être suivie par d'autres opérations. Retour sur les enjeux de cette attaque dans le duplex ci-dessous.

À la suite de la décision de Lufthansa de suspendre les vols pour Israël, l'Irak et la Jordanie, jusqu'à samedi matin, la compagnie Swiss, filiale du groupe, a annulé ses vols de et vers Tel-Aviv jusqu'au jeudi 25 avril, invoquant des "désagréments pour les passagers" lorsque des annulations sont annoncées "à plusieurs reprises des vols dans des délais très brefs", selon un communiqué séparé.

"La sécurité des passagers et de l'équipage est toujours notre priorité absolue", a précisé Lufthansa dans une déclaration. "Le groupe Lufthansa ne s'appuie pas uniquement sur les évaluations gouvernementales, mais évalue lui-même la situation actuelle en matière de sécurité et prend ensuite une décision indépendante", est-il ajouté.

Les liaisons avec Téhéran et Beyrouth restent elles suspendues jusqu'au jeudi 30 avril, comme déjà communiqué.

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres "condamne tout acte de représailles" au Moyen-Orient, a déclaré son porte-parole. "Le secrétaire général répète qu'il est grand temps d'arrêter le cycle dangereux de représailles au Moyen-Orient", a indiqué Stéphane Dujarric dans un communiqué, alors qu'Antonio Guterres avait alerté hier sur le risque d'un "conflit régional généralisé".

La police est déployée ce vendredi autour du consulat d'Iran, dans le 16ᵉ arrondissement de Paris. Elle intervient après le signalement d'un individu suspect par un témoin.

Plusieurs explosions sont survenues tôt ce vendredi en Iran, notamment dans la région d'Ispahan. Si l'État hébreu s'est refusé à tout commentaire, certains hauts gradés américains assurent qu'il s'agit de la réponse d'Israël après les récentes frappes iraniennes sur son sol. Dans la foulée, plusieurs pays ont appelé à une désescalade dans la région.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, partisan d'une ligne dure vis-à-vis de l'Iran, a jugé sur les réseaux sociaux que les explosions à Ispahan étaient "minables". Problème : Israël n'a pour le moment pas confirmé qu'il était à l'origine de ces incidents. Depuis, le responsable est accusé de nuire à la stratégie de son pays.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, s'est vu accuser de nuire à la stratégie d'Israël face à Téhéran en lui attribuant implicitement la responsabilité des explosions rapportées vendredi matin en Iran. Il a en effet publié un message lapidaire sur X quelques minuts après les explosions rapportées en Iran :  "Dardaleh!", adjectif de l'hébreu familier pouvant se traduire par "nul" ou "minable". 

Outre qu'il en critique la modération, ce responsable d'extrême droite semble ainsi accréditer l'hypothèse d'une frappe israélienne. Or, ni l'armée ni le gouvernement n'ont, jusqu'ici, commenté  les explosions rapportées en Iran. 

Le groupe aérien Lufthansa a annoncé vendredi la suspension de ses vols à destination d'Israël et d'Irak jusqu'à samedi matin après des informations faisant état de frappes de représailles israéliennes contre l'Iran.

"Nous avons annulé les vols en raison de la situation actuelle", a indiqué un porte-parole à l'AFP, précisant que cette mesure s'appliquait jusqu'à samedi à 05h00 GMT (7h00). 

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a appelé vendredi à "éviter" une "escalade du conflit au Proche-Orient". "Nous devons éviter toute action pouvant conduire à une escalade du conflit au Proche-Orient. La gravité du moment exige responsabilité et retenue de la part de toutes les parties", a-t-il déclaré. 

"Des contacts ont eu lieu entre les dirigeants de la Russie et de l'Iran, et entre nos représentants et les Israéliens. Nous avons été très clairs lors de ces échanges, nous avons dit aux Israéliens que l'Iran ne veut pas d'escalade", a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. 

Les États-Unis "n'ont pas été impliqués dans une opération offensive", affirme Anthony Blinken, après les événements du jour en Iran. "Je ne vais pas parler de ces événements rapportés par les médias (...) Tout ce que je peux dire de notre côté et de celui de tous les membres du G7 est que notre objectif est la désescalade", a ajouté le secrétaire d'État américain. 

Les chefs de la diplomatie des pays du G7 ont appelé vendredi "toutes les parties" à "empêcher une nouvelle escalade" au Moyen-Orient. "À la lumière des frappes du 19 avril, nous appelons toutes les parties à travailler pour empêcher une nouvelle escalade. Le G7 continuera à travailler dans cette direction", affirment-ils dans le communiqué final. 

"La désescalade doit être le message du moment", a déclaré Steffen Hebestreit, porte-parole du chancelier Olaf Scholz lors d'une conférence de presse régulière à Berlin.

Le Kremlin appelle les parties "à la retenue" appelle les explosions survenues en Iran ce vendredi.  "Nous continuons à encourager les deux camps à s'abstenir de toute action susceptible de provoquer une nouvelle escalade dans une région aussi sensible", ajoute porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov. 

L'ambassade de Chine en Iran appelle ses ressortissants à prendre leurs "précautions" après les événements de ce vendredi. "L'ambassade de Chine en Iran appelle une fois de plus ses citoyens ainsi que les entreprises chinoises dans le pays à prendre des précautions en matière de sécurité, à suivre de près l'évolution de la situation et à assurer leur sécurité", a-t-elle indiqué. 

Le président iranien Ebrahim Raïssi a prononcé un discours vendredi matin sans dire un mot sur les explosions rapportées quelques heures plus tôt. Le chef d'État est, en revanche, revenu sur l'attaque menée par l'Iran sur le territoire d'Israël quelques jours plus tôt. Cette opération, menée le 13 avril, "a reflété notre autorité, la volonté de fer de notre peuple et notre unité. Toutes les parties de la population et toutes les tendances politiques s'accordent sur le fait que l'opération a renforcé la force et l'autorité de la République islamique", a-t-il déclaré." 

Une source de renseignement régionale connaissant la réaction potentielle de l'Iran à l'attaque de vendredi a déclaré que les frappes directes d'État à État entre Israël et l'Iran étaient "terminées", rapporte CNN. Le média précise que sa source n'a pas donné la raison de cette décision, ni même expliqué pourquoi, selon elle, l'Iran ne répondrait pas à cette frappe.

Cité par le journal américain The Washington Post, un responsable israélien a déclaré sous couvert d'anonymat, que la frappe était une riposte à l'attaque du weekend et qu'elle visait à montrer à l'Iran qu'Israël avait la capacité de frapper à l'intérieur du pays.

L'Union européenne appelle les parties en présence au Proche-Orient à "s'abstenir de toute nouvelle action" après des informations concernant une frappe israélienne en Iran, a déclaré vendredi la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. "Il est absolument nécessaire que la région reste stable et que toutes les parties s'abstiennent de toute nouvelle action", affirme Ursula von der Leyen lors d'un déplacement en Finlande avec le Premier ministre finlandais Petteri Orpo.

"La Chine a pris note de ces informations de presse. Elle s'oppose à toute action susceptible d'entraîner une escalade des tensions", a indiqué lors d'une conférence de presse régulière Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Après les explosions survenues ce vendredi, la télévision iranienne a donné sa version des faits, rejetant toute attaque étrangère et dégâts sur son sol. 

La position de la France, c'est la désescalade et la retenue au Proche-Orient, a rappelé vendredi le ministre français délégué à l'Europe, Jean-Noël Barrot sur Sud Radio, après des informations concernant une frappe israélienne contre l'Iran.

"La position de la France, c'est d'appeler tous les partenaires de la région à la désescalade et à la retenue", a-t-il déclaré. "Il est sans doute un peu tôt pour que je puisse vous faire des commentaires sur ce qui s'est passé cette nuit" mais "le mot d'ordre, c'est la désescalade et la retenue", a-t-il martelé. Le ministre a précisé que le président de la République Emmanuel Macron s'exprimerait "en temps utile".

Dans un communiqué, Oman condamne vendredi "l'attaque israélienne" en Iran. Le sultanat "condamne l'attaque israélienne de ce matin contre Ispahan, en République islamique d'Iran, ainsi que les agressions militaires répétées d'Israël dans la région", a affirmé un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. 

Plusieurs explosions sont survenues, dans la nuit de jeudi à vendredi, dans le centre de l'Iran. Selon des hauts responsables américains, il s'agit des représailles d'Israël aux attaques iraniennes menées le weekend dernier sur son sol. De son côté, l'État hébreu se refuse à tout commentaire sur la situation.

"Israël était obligé de riposter aux attaques massives de l’Iran mais de la manière la plus discrète possible. L’État hébreu ne devrait pas reconnaitre ces frappes. Et d’ailleurs, ici, au sein du gouvernement, de sources officieuses, on s’étonne que les Américains aient vendu la mèche aussi vite", affirme Xavier de Giacomoni, envoyé spécial de LCI en Israël. "Il fallait réagir mais ne pas provoquer de sur-réaction de l’Iran, ni ne provoquer de guerre régionale", ajoute-t-il sur LCI. 

Le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani, qui préside à Capri une réunion de ses homologues du G7, a appelé vendredi à une "désescalade" après des informations concernant une frappe israélienne contre l'Iran.

"Nous invitons tous à la prudence et à éviter l'escalade. Le G7 veut une désescalade absolue dans une région en proie à une grave tension", a déclaré le ministre italien sur la télévision publique RAI.

L'agence de notation S&P Global a baissé d'un cran la note de la dette d'Israël vendredi, de AA- à A+ qui indique tout de même une forte capacité à tenir ses engagements financiers, face à des "risques géopolitiques accrus".

"La récente expansion de la confrontation avec l'Iran amplifie les risques géopolitiques qui étaient déjà élevés pour Israël", précise l'agence en assortissant sa notation d'une perspective négative, signifiant qu'un nouvel abaissement de la note est possible.

L'attaque lancée tôt vendredi contre l'Iran visait probablement à la fois à exercer des représailles et à envoyer un message d'avertissement "calculé", a déclaré à CNN le général de division à la retraite Mark MacCarley. "Israël doit rester vigilant au cas où l'Iran déciderait de répondre par une nouvelle démonstration de force", pointe-t-il. 

Selon l'ancien haut gradé, le fait de cibler la province iranienne d'Ispahan, où se trouvent d'importantes installations nucléaires, permet à l'État hébreu de démontrer qu'il est en mesure de déborder les défenses iraniennes. "Je pense qu'il y a eu un processus de réflexion très délibéré de la part du cabinet de guerre israélien", déclare-t-il. 

L'Agence internationale de l'énergie atomique confirme ce vendredi "qu’il n’y a aucun dommage sur les sites nucléaires iranien". L'instance "continue de suivre la situation de très près et appelle à une extrême retenue de toutes les parties". 

"Contrairement aux rumeurs et aux affirmations faites par les médias israéliens", il "n'y a aucune information faisant état d'une attaque de l'étranger contre la ville centrale d'Ispahan ou toute autre partie du pays", a indiqué vendredi l'agence officielle Tasnim, s'appuyant sur des "sources bien informées".

L'explosion entendue près d'Ispahan a été causée par la défense aérienne qui a tiré sur un "objet suspect", indique un responsable iranien à CNN. La détonation est liée à "des tirs de la défense aérienne sur un objet suspect", a déclaré cette source. 

Il n'y a eu aucun "dommage ou incident", a assuré le général Mihandoust, haut commandant militaire, dans la province d'Ispahan. 

L'ambassade américaine en Israël ordonne vendredi à ses employés et à leurs familles de limiter leurs déplacements à l'intérieur du pays, quelques heures après des explosions rapportées en Iran et attribuées par des responsables américains à Israël.

L'ambassade indique sur son site internet que "les employés du gouvernement américain et les membres de leurs familles" ne peuvent voyager "pour motifs personnels" en dehors des grandes villes de Tel-Aviv, Jérusalem et Beersheva. Cet avis de sécurité vaut "jusqu'à nouvel ordre", précise-t-elle. 

En plus de l'Iran, Israël a frappé une position militaire dans le sud de la Syrie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). "Des frappes israéliennes ont visé une position de radar de l'armée syrienne entre les provinces de Soueida et de Deraa", a indiqué à l'AFP Rami Abdel Rahman, le directeur de l'OSDH. 

Alors que la poussière n'est pas encore totalement redescendue, et que les conséquences ne sont pas encore toutes connues, il est possible de dresser un premier bilan de cette attaque israélienne sur l'Iran. Et d'en tirer une poignée d'enseignements, comme l'avance Grégory Phillipps, chef du service international de LCI. 

Déjà, Israël a effectivement répondu à l'attaque sur son sol quelques jours plus tôt. Ensuite, l'Etat hébreu est capable d'envoyer des projectiles - missiles ou drones - jusqu'en Iran. Enfin, a priori, ce ne sont pas des sites nucléaires qui ont été visés mais des installations militaires appartenant aux gardiens de la révolution. 

Les liaisons aériennes ont repris vendredi en début de matinée dans les deux aéroports de Téhéran après avoir été suspendues à la suite d'explosions rapportées en Iran, selon l'agence officielle Irna.

Les avions pouvaient de nouveau atterrir et décoller des aéroports international Imam Khomeini et domestique Mehrabad, a précisé Irna, en indiquant qu'un vol en provenance de Rome, qui avait été détourné sur Ankara, était attendu à Téhéran.

Israël a prévenu Washington de son attaque sur l'Iran, selon des médias américains citant des responsables. Toutefois, les États-Unis n'ont ni approuvé l'opération ni joué aucun rôle dans son exécution, ont déclaré des responsables cités par les médias américains.

L'Australie appelle ses ressortissants à quitter Israël et les territoires palestiniens après les explosions entendues en Iran et en Syrie. Citant une "forte menace de représailles militaires et d'attaques terroristes", Canberra "exhorte les Australiens en Israël et dans les territoires palestiniens occupés à s'en aller, s'il est sûr de le faire", a écrit le ministère des Affaires étrangères dans une note. 

"Nous n'avons pas de commentaire pour le moment", indique un porte-parole de l'armée, alors qu'Israël a promis de répondre à l'attaque inédite lancée par Téhéran contre Israël le week-end dernier. L'armée israélienne a aussi annoncé vendredi matin que des sirènes d'alerte avaient été activées dans le nord d'Israël.

Les installations nucléaires de la région d'Ispahan sont "totalement en sécurité", selon l'agence Tasnim. "Les informations publiées dans certains médias étrangers à propos d'un incident dans ces installations sont incorrectes", a ajouté l'agence en citant des "sources de confiance".

Les vols commerciaux ont été suspendus à partir et à destination de plusieurs aéroports, dont ceux de Téhéran, selon l'agence Mehr en citant des autorités aéroportuaires.

L'Iran a activé tôt ce matin sa défense aérienne dans plusieurs provinces après des informations sur au moins une explosion dans le centre du pays, a indiqué l'agence officielle Irna.

La télévision d'Etat iranienne a fait état tôt ce matin  d'informations sur de "fortes explosions" entendues dans la province d'Ispahan (centre), en indiquant que les causes de ces bruits n'étaient pas connues.

Ces informations interviennent alors qu'Israël a annoncé son intention de répliquer à l'attaque menée par l'Iran contre son territoire le week-end dernier.